jeudi 2 juin 2011

Who êtes-vous ?


Une fois n'est pas coutume, un peu de réactivité.
Depuis quelques temps, je relis régulièrement mon journal de consultations avec une perplexité fascinée.
Dans mon journal il y a vos pays, vos systèmes, vos voies d'entrée mais aussi vos mots-clés.
Et ils sont parfois tellement étonnants que j'ai tenté de refaire le chemin depuis eux jusqu'à moi, la plupart du temps vainement. Comment donc êtes-vous arrivé-es chez moi, d'Iran, du Portugal ou de Chine, sans aucun intérêt pour les horreurs que je raconte ?
Je me dis que le web est l'endroit idéal pour trouver ce qu'on ne cherche pas. En tapant “don du corps à la science” comme vous l'avez fait, madame ou monsieur altruiste, je dois aller à la 6ème page de résultats de votre moteur de recherche préféré pour tomber sur “negroticon. Je fais don de mon corps à la science”, lequel n'a rien à voir avec la science à part peut-être les composés chimiques entre corps féminins. Vilain, vilaine. Comment diable as-tu cheminé  jusqu'à cette 6ème page ?

"Auto-sodomie© google.fr

Le journal des requêtes, c'est d'une certaine façon découvrir comment google fonctionne ou plutôt ne fonctionne pas, en fonction de règles totalement aléatoires et poétiques elles-mêmes compliquées par toute sorte de maniements approximatifs.  Sachant que les maniements étranges seront toujours un degré en dessous des usages bien plus hasardeux que google fait de vos keywords et des miens. Si par exemple vous tapez “lesbienne + forum”, vous n'avez aucune chance de me trouver avant je ne sais combien de pages. Mais si bien plus plus astucieusement vous tapez “carrosserie de la Calade”, vous me trouverez très vite en bas d'écran, comme vous l'avez fait, madame ou monsieur, tandis qu'on vous proposait toute sorte d'informations carrossières pertinentes à la Calade.
Pourquoi ? Pourquoi en ce cas avoir choisi "Leïla San Juan de la Calade nue dans la salle de bain au 12ème étage" plutôt que "carrosserie-auto-toutes-marques-la-Calade" ?

"Cyclothymie et vérité© google.fr

Inversement, vous avez écrit, madame ou mademoiselle : quand on devient lesbienne c'est qu'on a déjà avec ou pas”. Très mauvais : google ne parle pas le langage naturel, il ne répond pas aux questions et n'est pas censé comprendre les non-dits (c'est “qu'on a déjà” quoi ?) Pourtant, vous me trouvez vous aussi en première page, 7ème position. Je ne réponds pas à la question de savoir “quand” et à quel moment précis, mais je m'efforcerai un jour d'y répondre, je répondrai à toutes ces questions qui ne m'étaient pas destinées, qui se sont perdues peut-être ou retrouvées ailleurs après avoir effleuré mon rivage. Un : on devient lesbienne quand on fréquente des lesbiennes. Deux : laisser approcher une lesbienne augmente fortement le risque de devenir lesbienne. Trois. On ne m'a pas demandé où et à partir de quelle distance donc je ne dirai pas à combien de centimètres mais je sens que ce que je dis est vrai. Entre 10 et zéro centimètres vous êtes cuite.

"Comment sodomiser femelle labrador ?" © google.fr

Bonne question. Comment ? Déjà disposer d'une femelle labrador. Si vous faites la recherche sur google vous obtenez très vite une réponse de 30 millions d'amis vous orientant sur des annonces d'adoption (www.30millionsdamis.fr/.../tous-les-chiens-et-les-chiennes-de-race-labrador-a-adopter.html). Néanmoins, et pour assurer le bien-être de cette charmante animale à qui vous ne souhaitez ni jouer du piano, ni lire des romans, il vaudrait peut-être mieux la louer ou l'emprunter. Je reviendrai sur cette question. Elle me trouble. Elle dénote un certaine délicatesse mais aussi un réel manque d'expérience. Je ne comprends pas comment cette question vous a mené(e) ici, sur ce blog, où l'on pencherait plutôt pour la sodomie des mâles.

"Poitrines lesbiennes toutes tailles et tous âges" © google.fr

Pute de Mornas”, c'est la requête que vous m'avez envoyée deux fois à quelques semaines d'intervalle. Mais je suis désolée. Non. Ce n'est pas moi. 
Ce faisant vous m'avez révélé un étrange cas qui ne laisse pas de m'intriguer.
Je passe régulièrement devant Mornas, j'ai souvent eu envie de m'arrêter à Mornas. Je suis sûre que je ne suis pas la seule. Quand on franchit Mornas à 130 à l'heure sur l'A7 on est saisi par une irrésistible envie de s'arrêter. Mornas est à portée d'yeux : la citadelle en haut, on ne peut pas la manquer, c'est la silhouette de tous tes châteaux d'Espagne juchée sur une falaise à se jeter, avec au pied de la falaise une rue principale unique longée de platanes, un clocher, une chapelle, un bar du coin, des terrasses qui font envie.

Voudrait plaire à une femme musclée ayant pour projet de lire des romans”

L'étrange chose c'est qu'il y a pour Mornas Vaucluse, 2500 habitants au plus, une page entière de rencontres lesbiennes remplie de 103 annonces de femmes allant de 18 à 54 ans. Elles s'appellent Joséphine, Philomène, Clélia, Eve, Maud, Maroua, Abigail, Lorette, Oumaima, Chjara, Stacy, Fatou, Jade, Chimène, Alizée, Sixtine, Gwendoline, Lenaig, Tesnim, Lolita, elles sont douces, masculines, féminines, vénérant la couture, hallucinées par les chats persans, émerveillées par les voitures italiennes, elles veulent rencontrer femmes pour mutuelle, femmes pour construire bel avenir, femmes pour tirer des photos sur internet, femme à poil pour lire des romans, femmes pour goûter au toucher délicat d'une femme, femmes ayant un beau sexe déterminée à rire à deux, femmes poilues ambitionnant de recevoir une féminine tendresse...
Il se passe quelque chose à Mornas. Supposons qu'on y fasse un peu d'enfants et qu'il y ait pour 2400 habitants 800 femmes et 800 hommes adultes + 800 mineur-es et/ou + de 60 ans, comment 103 lesbiennes esseulées de 18 à 53 ans ne parviennent-elles pas à se rencontrer ? Réponse dans le texte. Il y a, c'est sûr, au moins une lesbienne hallucinée et -nante à Mornas...

Poème microclimatique de Mornas
Poème microclimatique de Mornas

"A mené la lumière de maïs"© google.fr


Je l'avais gardée pour la fin, celle-ci, avec sa fleur de tréma sibylline. Je ne saurai jamais ce qu'elle voulait dire, nouvelle fête du calendrier lesbotique ou néo-babélien.
Je pense à toi aussi, qui apparais en lien direct de T***, Arabie Saoudite, j'espère que tu prends soin de toi.


La prochaine fois, c'est sûr, je m'arrête à Mornas.
(Son hôtel du Manoir, sa Forteresse, sa Sirène...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire