vendredi 8 avril 2011

Avez-vous foi en vos rêves ?


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Presque trois ans se sont écoulés depuis ma première entrée sur le forum. Ma belle vie je l'ai eue. Tout le monde sait sur GD comment je couche, ce que je dis, comment j'hypnotise et trahis.
J'ai été heureuse. Pour la première fois de ma vie les femmes ne m'ont jamais manqué. J'ai de la chance, je le sais : j'ai traversé la Soustraction. Mais j'ai fini par comprendre, à 46 bientôt 47 ans, une chose que j'aurais pu ne jamais savoir. Le couple pour moi c'est non. Le couple c'est fini. J'ai rencontré des femmes belles, des femmes éveillées, des femmes qui savent tout faire comme seules des gouines, mais “être avec quelqu'un” comme on dit c'est non. Les petits appels, les habitudes de rendez-vous qui se prennent, les sms, la distance et le rythme à tenir, c'est fini. Mon désir qui ne tient pas deux mois, c'est fini.

J'ai l'impression que tout se passe à l'envers. Que des célibataires qui se rencontrent, filles ou pas, vie commune ou pas, ça s'indexe encore sur le mariage. On n'en est qu'à la séduction, on se connaît à peine, on ne sait même pas encore si on aura de l'amitié et déjà la structure est là, elle tombe, elle est sur vous. Je me dis ça, c'est fini, le dire tout de suite, ce sera dur avec les lesbiennes, elles ne voudront pas, ne pourront pas. Comme TectiS parce que. Je décide : penser d'abord au soin des amitiés, des personnes qui te plaisent, indépendamment de leur cul, des personnes dont tu partages la vie, la compagnie, la conversation. Ne pas les voir parce que tu pourrais être avec elles mais parce qu'elles te plaisent. En être sûre. Hétéros ou pas peu importe. Parier sur des femmes libres, sur le fait que le désir a toujours circulé quand il y était. Faire signe aux louves, m'offrir et me reprendre, rien de plus.
Arrêter les mariages.

Un plan originaire : EvaB, scène première.
C'est l'été. L'été c'est le même bonheur que le printemps sauf qu'on n'arrive plus à le tenir dans ses mains. Elle est seule attablée dehors avec ThéronZ. Tous les autres sont autour du foot à l'intérieur pour un match de Coupe, je ne sais même plus qui et quoi.
Elle est penchée vers lui par dessus la table, il l'écoute avec attention. ThéronZ qui écoute, c'est bon signe. J'approche comme si de rien n'était. Elle est là de toute sa présence, c'est drôle une présence qui ne monnaie rien, j'ai envie d'aller cueillir des fleurs dans le talus et de les lui donner. On nous présente, je présente ma fiancée. Ma fiancée malaimable, ma fiancée que je n'aime pas, avec qui je vais partir au Mexique, une catastrophe.

La fiancée rejoint la Coupe, je m'assieds, on parle de son livre, de Millet, de l'amour en plein air, de comment faire avec les mots obligés. Ils reviennent. Elle dit : le Jack Daniel's rend fou (le prouvera), ThéronZ est tanqué sur mes genoux, je ne vois plus les gens je les écoute. Tard dans la nuit, après qu'on a chanté, elle dit “moi la jouissance je ne connais pas”. J'entends ma fiancée glousser, “ouhla ouhlala”, personne ne fait attention, tant mieux. Les voix explorent, continuent, laissent un silence :
-“Ouhla, ouhlala, t'es frigide alors ?”.
Je ne vois pas l'explosion d'EvaB, je l'entends.
C'est un mur de colère qui s'effondre. Libère une voix lourde qui monte dans le jardin, explose en vol, retombe sur Marseille à nos pieds. Ah que la vie est belle.

Scène seconde, jour de l'an : elle se lève dans son manteau d'écarlate, nous regarde avec embarras : “je voulais m'excuser”. Mais la fiancée n'est plus là.
Moi je suis la nouvelle”, dit TectiS.
On rit.
Je revois son corps de femme grosse délestée d'elle-même, masse gracieuse, dansant comme une Africaine en transe avec son sourire bunker. La tache rouge de ses lèvres mord l'air au milieu du blanc. "Schatz".

Avez-vous foi en vos rêves ?

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